A Londres en proie au pillage, un commerçant vandalisé témoigne : «Dans la rue entièrement pillée de Croydon, un seul magasin était indemne : la librairie !» Evidemment, on se doute que ce n'est pas par respect pour le livre. C'est même l'anti-Fahrenheit 451. Ray Bradbury avait imaginé un Etat où le livre, subversif, alimenterait d'immenses autodafés, où une poignée de résistants apprendrait par coeur des ouvrages entiers, mémoire vivante de l'humanité. Bradbury l'avait imaginé dans le futur. C'était arrivé, de façon organisée, dans le passé au temps du nazisme. Aujourd'hui, les émeutes rassemblent des "geeks" à la recherche d'écrans plasma et de portables. John Pitts, criminologue, dans le Guardian, confirme: «Cette génération, bombardée de pubs et élevée dans le culte d'une consommation excessive, s'est déchaînée.» Aujourd'hui, ce sont les messages via Twitter que l'on cherche à brouiller. Si les librairies sont appelées à devenir des musées, à quelle température brûle un smartphone?