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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 21:43

http://bibliobs.nouvelobs.com/20101202/22666/depuis-25-ans-la-france-na-rien-invente

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 20:16

...mais pas achevées. Il me reste à les saisir dans l'ordinateur...

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 20:09

Point de vue

Inéquitables droits du livre numérique

LEMONDE | 01.12.10 | 13h53  •  Mis à jour le 01.12.10 | 13h53 

Nous tombons bien souvent d'accord, cher éditeur et ami, lorsque nous discutons littérature, mais je dois te parler ici d'une chose qui fâche : l'argent. En France, le sujet est tabou et le mot indécent dès qu'il ne s'agit pas d'un titre de Zola. C'est que je viens de recevoir ton "avenant au contrat" concernant les "droits numériques". Pour ceux qui viendraient à tomber sur notre échange (que je tiens à garder confidentiel), je précise que les droits numériques sont ceux que je perçois lorsque mon livre quitte le monde du papier pour celui de l'écran, et qu'il est lu sur un iPad ou un Kindle.

Interrogé, tu m'as répondu, rassurant, que ce marché est embryonnaire. C'est vrai. Mais qui peut présager de l'avenir ? Regarde l'univers du disque : il a laissé place en dix ans à celui, fort immatériel, de la musique. Bref, tu m'engages, en attendant d'y voir plus clair, à signer ce satané avenant où tu m'accordes 10 % du prix net du livre, comme sur le papier. Je vais donc devoir parler pourcentage. Pardonne-moi d'avance cette vulgarité.

Je connais le modèle traditionnel du livre, tu me l'as naguère expliqué : la distribution empoche environ 53 % du prix final de mon livre, et toi, cher éditeur, une fois l'imprimeur payé (autour de 15 %) et mes droits d'auteur réglés (tu m'accordes en moyenne 10 % par exemplaire vendu), il te reste un peu plus de 20 % pour vivre. Tu gagnes donc sur chacun de mes livres deux fois plus que moi, mais c'est justice, j'en conviens (même si tu pourrais être plus généreux), car tu fais ce pari financier qui justifie depuis Diderot l'existence même de ta profession : tu engages des "frais fixes", de la correction à l'impression, sans oublier les efforts de ton service de presse pour le promouvoir auprès des critiques.

Donc, dans ton "avenant au contrat", tu me proposes ces 10 % de droits sur mon livre numérisé. Tu es pourtant libéré des coûts de manutention, de stockage et d'impression, et il te restera 90 %, puisque tu vends ce "livre" au même prix sur le Web qu'en librairie (cette aberration commerciale épargne sans doute pour un temps les libraires et tant mieux). Certes, avec ces 90 %, tu vas tout de même devoir assurer quelques coûts. Tu transformes l'ouvrage en un format "eBook" et tu "sécurises les données" (on me dit que ces coûts réels sont dérisoires, détrompe-moi). Tu me dis que tu dois rémunérer le "libraire virtuel" (c'est parfois ta propre filiale, petit coquin) jusqu'à 30 % et plus, mais on me rappelle que ce pourcentage ne peut que baisser (c'est déjà souvent 20 %), puisque dans cette "distribution", tout est virtuel et que la concurrence est acharnée. Au bout du compte, pour ce livre que j'ai écrit, tu toucheras donc entre six et sept fois plus que moi, c'est bien cela ? Surtout, corrige-moi en cas d'erreur, je suis un littéraire, hélas.

David contre Goliath

Voici déjà dix ans, le PDG d'une grande maison d'édition française affirmait dans Le Monde : "Notre système traditionnel craque aux jointures. Dans un monde qui se dématérialise de plus en plus, et où le "one to one" est de plus en plus fréquent, la tentation va être grande, notamment pour les auteurs, de changer les règles du jeu. Celle surtout qui consiste à n'avoir que 10 % à 15 % de droits sur une création qui est quand même la leur, là où ils pourraient obtenir bien davantage." Je passe sur ce "une création qui est quand même la leur", formule plus ironique - j'en suis certain - que malheureuse. Je voudrais te rassurer : "changer les règles du jeu" n'est pas mon immédiate intention.

Aux Etats-Unis, les héritiers de William Styron ont quitté la vieille maison Random House qui leur proposait 25 % du prix net (soit 20 % du prix de vente public) pour un éditeur Web, Open Road Integrated Media, qui leur offrait 50 %. Mais tu sais comment sont parfois les ayants droit, indifférents aux liens anciens. Nous, nous sommes amis, n'est-ce pas ? Malgré notre amitié, je crains aussi, à t'écouter, que tu ne considères que les droits électroniques de tous mes livres précédents t'appartiennent, même si nous cosignâmes ces contrats bien avant les "années Web" et s'ils ne mentionnent aucune diffusion sur Internet. Je ne lis nulle part non plus dans mon avenant que tu aies prévu de renégocier un jour ce faible pourcentage, en dépit de l'évolution technique et de la baisse des coûts.

J'ai peur enfin que, puisqu'un livre numérique n'est jamais "épuisé", tu ne te sentes plus contraint de le réimprimer, que je ne puisse plus récupérer mes droits pour le faire vivre ailleurs. Je ne puis le croire. De telles pratiques, entre amis ? Je suis comme toi : j'ignore comment, à moyen terme, va s'organiser le commerce du livre électronique. J'envisage deux options : le lecteur le téléchargera sur le site de l'éditeur traditionnel, ou sur celui d'un "éditeur Web" plus généreux, à qui l'auteur mécontent aura confié les droits Internet (ne lis ici nulle menace, c'est une hypothèse d'école). Ou bien le lecteur, rabattu par un portail comme Google, ira le chercher chez un libraire virtuel, Amazon, Fnac ou Google lui-même. Bizarrement, c'est cette dernière hypothèse qui me semble la plus plausible, puisque le lecteur connaît en général le titre du livre ou le nom de l'auteur, rarement celui de l'éditeur.

Je me demande même, au cas où ces "tablettes" se généraliseraient, au cas où les pratiques de lecture changeraient, je me demande donc si de gros vendeurs de livres n'envisageraient pas de se passer d'éditeur, considérant qu'ils n'ont plus besoin de son label. Avec des contrats de distribution qui offrent à l'auteur au moins 65 % (comme Apple) plutôt que d'édition à 10 %, ils pourraient prendre le risque de vendre un peu moins pour gagner beaucoup plus. Qu'en penses-tu ? J'imagine que tu y as songé.

Dans ce combat qui s'engage entre les Goliath de la distribution et les David de l'édition, je sais de quel côté je veux être. Après son lecteur, le meilleur allié d'un auteur est son éditeur (et le vrai libraire, mais telle n'est pas ici la question), et jamais les éditeurs n'ont eu autant besoin de leurs auteurs pour valider leur travail. Car s'il n'y a peut-être pas d'auteur sans éditeur, il n'y a sûrement pas d'éditeur sans auteur. Je sais ce que je te dois, cher ami, je souhaite être ton allié et aussi que tu me considères comme tel. Alors, voici ma question : faut-il humilier un allié ?

Paul Fournel, Cécile Guilbert, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et Gilles Rozier, écrivains
Article paru dans l'édition du 02.12.10
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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 14:45

Aujourd'hui, 16 novembre 2010, un ange est passé.

Il a pris la forme d'un rayon de soleil, d'un M&Ms, d'une dompteuse de lions, d'un cachet de cire brisé, d'une copine aux bras musclés.

Comme un miracle, j'ai encore du mal à y croire.

C'est à l'intérieur que je le sens, comme le calme de l'eau après la chute fracassante et longue d'une vague monstrueuse.

Je me répète juste que j'ai eu raison de me battre jusqu'au bout.

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 18:57

Toujours dans mes phrases, mes mots, trouver le meilleur, tourner la construction. Il y a du contorsionnisme dans la réécriture.

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 18:51
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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 19:50

Chaque jour apporte son lot de surprises. En voici une, mais quel temps pour écrire et créer les liens !

 

 

Libroid, le livre sans pages, sans fin : une lecture unique sur iPad

Invention allemande pour tablette, on commence avec Apple...

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Rédigé par Nicolas Gary, le mercredi 06 octobre 2010 à 14h45

C'est la Foire. Celle du livre et des annonces, qui se tient actuellement à Francfort. Et forcément l'occasion de dévoiler des découvertes et créations nouvelles, pour les auteurs et les éditeurs...

Juergen Neffe sera le premier : cet auteur allemand a mis au point une approche de la lecture qui se veut unique - et mérite probablement l'adjectif. Le Libroid, c'est un ouvrage en format numérique qui est truffé de choses multimédias diverses et variées, mais présente une caractéristique étrange.

L'ebook n'a ni début, ni fin, et les lecteurs peuvent cliquer en permanence sur les éléments présentés, pour obtenir plus de détails sur l'histoire.


Durant la conférence de presse qui a introduit Libroid, Juergen explique très simplement : « Si vous êtes en train de lire et que vous ne savez pas où se trouve Tombouctou ni comment Nietszche et Wagner sont morts, vous pouvez trouver la réponse immédiatement, simplement en regardant de droit et de gauche. »

Lecture vraiment unique


L'idée est de profiter d'une tablette découpée en trois parties, deux latérales plus petites, et une centrale. Les informations relatives sont présentées sur les côtés, tandis que le texte est placé en plein milieu, sur le modèle d'une voiture, finalement, puisque ces deux éléments latéraux sont des rétroviseurs permettant de prendre du champ, quand la route défile bien devant soi.


Libroid, c'est donc un ouvrage sans livres et sans pages, sans numéro de page, dans lequel les lecteurs ne suivent la progression de leur lecture qu'à partir du pourcentage de texte consommé et dans lequel les auteurs peuvent ajouter des éléments en permanence et comme ils le souhaitent.

Mieux encore : les lecteurs polyglottes pourront basculer d'une langue à l'autre sans peine et les auteurs indépendants pourront publier leurs oeuvres sans peine. Son prix de vente sera de 7,99 €, sur l'AppStore, avec une disponibilité un peu plus tard en octobre.

Plus d'informations sur Libroid. (en allemand)

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 09:46

A lire sur le blog d'Alyosius Chabossot (dont j'aime beaucoup l'humour) :

 

http://comment-ecrire-un-roman.over-blog.com/article-amelie-nothomb-oh-oui-fait-moi-mal-58223014.html

Je n’ai jamais lu un livre d’Amélie Nothomb. Je sais cependant, comme 99% de la population, qu’elle exerce le métier d’écrivain et qu’à chaque rentrée littéraire elle livre à son éditeur, comme une bonne petite ouvrière, un échantillon de sa production auquel elle donne immanquablement un nom bizarre, on ne sait trop pourquoi. Quoi d’autre ?  Elle porte des chapeaux grotesques dont on ignore s’ils servent à dissimuler un crâne trop volumineux, ou s’ils sont simplement énormes juste pour le plaisir. Et pour finir, elle possède un timbre de voix très particulier, ressemblant à s’y méprendre au son de la craie crissant sur le tableau vert d’un instituteur sadique. Il serait donc plus honnête de dire que je ne sais rien d’Amélie Nothomb, et encore moins sur ses bouquins.
Toutefois j’ai pu récemment constater qu’Amélie dit des choses intelligentes (il est également possible qu’elle en écrive, mais comme dit plus haut, je suis mal placé pour en juger).
Donc, l’autre jour, elle a dit quelque chose de très intelligent, c’était à la radio, et elle était interviewé par un de ces journalistes dégoulinants d’obséquiosité prêt à se pâmer devant le moindre rot dès lors qu’il est émis par un personnage médiatiquement important. Je ne me souviens plus de la question, mais Amélie s’est attardée sur sa méthode d’écriture. Non pas quelle plume elle utilise, ni sa marque de papier préféré, mais sur sa gestion du temps. Amélie se lève tous les jours à 4h du matin et écrit jusqu’à 8h (du matin). Quatre heures d’écriture, tous les jours de la semaine, qu’il vente ou qu’il pleuve. Et là où ça devient encore plus intéressant, c’est qu’elle avouait que ce rituel l’ennuyait profondément, que bien souvent, pour ne pas dire toujours, elle resterait bien couchée, Amélie, pour finir tranquillement sa nuit et se faire réveiller par le soleil levant et le chant des oiseaux. 
Bon, ensuite elle racontait que si elle n’écrivait pas tous les jours elle mourrait et patati et patata... disons que c’est sa problématique à elle, son barnum personnel. Mais pour l’ensemble des écrivains en devenir, c'est évidemment une leçon a retenir : même avec du talent, de l’inspiration et tout le reste, vous n’arriverez jamais à rien si vous ne vous imposez pas une discipline, si vous ne devenez pas, comme le disait Amélie Nothomb, votre propre bourreau. En somme, l’écriture n’a rien de “fun”, de jouissif, c’est avant tout une occupation de masochiste. A méditer avant de se lancer !"
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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 10:21

Un article fait le point sur le droit à l'oubli sur l'oubli et surtout les possibilités qui s'offrent à chacun aujourd'hui:

En partenariat avec BoOks

Comment ne pas finir à poil sur Facebook?

Par Books

Nos faits et gestes, ce que les autres disent de nous : tout est gravé dans la mémoire numérique collective. Big Facebook is watching you? Le droit à l'oubli est devenu l'enjeu d'une sourde bataille technologique et sociétale. A lire dans le numéro de «Books» consacré aux réseaux sociaux, en kiosque jeudi 30 septembre, un article issu du «New York Times Magazine» fait le tour de la question. Le voici

Par Jeffrey Rosen, «The New York Times Magazine»

stacy-snyder-drunken-pirate.jpg
(c)D.R.
Placée par elle-même sur sa page MySpace, avec la mention "pirate ivre", cette photo de Stacy Snyder lui a coûté son emploi.

Il y a quatre ans, Stacy Snyder, 25 ans, enseignante stagiaire à la Conestoga Valley High School de Lancaster (Pennsylvanie), a posté sur sa page MySpace une photo d'elle portant un chapeau de pirate, un gobelet à la main, légendée «Pirate ivre». Ayant découvert ladite page, son superviseur lui a expliqué que l'image témoignait d'un «manque de professionnalisme», et la doyenne de la School of Education de l'université de Millersville où Snyder était inscrite a jugé que c'était pour ses élèves mineurs une incitation virtuelle à la consommation d'alcool. Quelques jours avant la date prévue, l'université a refusé de lui délivrer son diplôme d'enseignante.

La jeune femme a poursuivi l'université en justice, l'accusant d'avoir violé le Premier amendement en la pénalisant pour son comportement (parfaitement légal) en dehors des heures de travail (1). Mais en 2008, un juge fédéral de district a rejeté sa demande, au motif que si Snyder était bien une employée du service public, sa photo ne se rapportait à aucun sujet d'intérêt public et que son «Pirate ivre» ne relevait donc pas du discours protégé.

Delete_Viktor_Mayer-Schonberger.jpg
Le livre: «Delete: the Virtue of Forgetting in the Digital Age» («Effacer: la vertu de l'oubli à l'ère numérique»), Princeton University Press, 2009. L'auteur: Après dix ans à la John F. Kennedy School of Government à Harvard, Viktor Mayer-Schönberger dirige un centre de recherche sur la politique de l'information et de l'innovation à l'université de Singapour. Il est l'auteur de nombreux livres et articles sur la régulation des technologies de l'information.

Lorsque les historiens de demain reviendront sur les dangers des débuts de l'ère numérique, Stacy Snyder pourrait bien apparaître emblématique. Son cas n'est qu'un exemple d'un problème qui se pose, de manière plus ou moins aiguë, à des millions de personnes de la planète : comment vivre notre vie le mieux possible dans un monde où Internet enregistre tout et n'oublie rien, où chaque photo en ligne, mise à jour de sa page, note de blog et message Twitter posté par nous ou sur nous peut être stocké à jamais ? [...]

« Réinventer l'oubli sur Internet » ?

Dans un livre récent, Viktor Mayer-Schönberger cite le cas de Stacy Snyder pour rappeler l'importance de «l'oubli social». En «effaçant les mémoires externes, écrit-il, la société accepte que l'individu évolue avec le temps, puisse apprendre de ses expériences passées et modifier son comportement.» Dans les sociétés traditionnelles, où les faux-pas sont remarqués mais pas nécessairement archivés, les limites de la mémoire humaine garantissent qu'un jour ou l'autre, les péchés des individus finissent par être oubliés. Au contraire, remarque Mayer-Schönberger, une société qui enregistre tout «nous enchaîne à nos actions passées, rendant toute échappée impossible». Il conclut que, «sans une certaine forme d'oubli, le pardon devient une entreprise difficile». Nous vivons, dit-on, une époque permissive qui offre des possibilités infinies de seconde chance. En vérité, pour bon nombre de gens, la mémoire permanente du Web signifie de plus en plus qu'il n'y a pas de seconde chance. [...]

Ce repli partiel n'a pas affaibli la volonté d'agir. Partout dans le monde, des responsables politiques, des juristes et des citoyens cherchent des solutions au problème de la préservation du contrôle de nos identités dans un monde numérique qui n'oublie jamais. En France, Alex Türk, président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, a appelé à la reconnaissance d'un «droit constitutionnel à l'oubli» qui permettrait aux citoyens de conserver un plus grand degré d'anonymat. En Argentine, les journalistes Alejandro Tortolini et Enrique Quagliano ont lancé une opération pour «réinventer l'oubli sur Internet» en explorant différents moyens politiques et technologiques de faire disparaître les données. En février, l'Union européenne a aidé au financement d'une campagne intitulée «Think B4 U post !» (think before you post !), qui incite les jeunes à prendre en compte les «conséquences potentielles» de la publication de photos d'eux ou de leurs amis. Aux États-Unis, un groupe de technologues, de juristes et de cyber-spécialistes explorent des façons de recréer la possibilité de l'oubli numérique. [...]

Pour ceux-là, il existe une solution concrète : consulter une société comme ReputationDefender, qui s'engage à redorer votre image virtuelle. ReputationDefender a été fondé par Michael Fertik, un diplômé en droit de Harvard préoccupé par l'idée que des jeunes puissent voir leur réputation à jamais entachée par des erreurs de jeunesse.  ReputationDefender compte des clients dans plus de cent pays. Contre rémunération, l'entreprise contrôle votre réputation en ligne en contactant les sites un par un, pour leur demander de retirer les articles offensants. En outre, grâce aux techniques de référencement que les entreprises utilisent pour augmenter la visibilité de leur profil Google, ReputationDefender peut bombarder la Toile d'informations neutres ou positives sur ses clients, soit en créant de nouvelles pages Web, soit en multipliant les liens vers des pages existantes pour s'assurer qu'elles apparaissent en tête de n'importe quelle recherche. Ces services sont facturés entre 10 dollars par mois et 1000 dollars par an ; pour les cas difficiles, le prix peut atteindre des dizaines de milliers de dollars.

Books_couv.jpg

« Nous entendons parler d'employeurs qui demandent de plus en plus aux candidats d'ouvrir devant eux leur page Facebook lors d'entretiens d'embauche, explique Fertik. Certains de nos clients sont des parents dont les enfants ont parlé d'eux sur Internet.» Pour ceux qui en ont les moyens, des entreprises comme ReputationDefender offrent une solution prometteuse à court terme. Mais modifier les résultats de recherche sur Google pourrait bien ne pas suffire à contrôler sa réputation dans un avenir proche, alors que le Web 2.0 laisse progressivement la place au Web 3.0 - qui conjugue au contenu généré par les utilisateurs de nouveaux systèmes d'agrégation et d'analyse de données.

Ainsi, l'application Photo Finder sur Facebook utilise des logiciels de reconnaissance faciale et d'exploration de vos contacts pour localiser n'importe quelle image de vous ou d'un ami sur Facebook, qu'elle ait ou non été «taguée» - c'est-à-dire légendée avec votre nom. Pour l'heure, Photo Finder permet d'identifier uniquement des personnes de votre liste de contacts. Mais, à mesure que la reconnaissance faciale se développera et s'améliorera, elle remettra presque certainement en cause tout espoir d'anonymat en public : n'importe qui pourra, avec un téléphone, prendre en photo (ou filmer) un parfait inconnu, envoyer l'image sur Google et extraire toutes les photos taguées ou non taguées de cette personne existant sur la Toile.

Les recherches d'images sur Internet pourront bientôt faire intervenir des agrégateurs de réseaux sociaux, comme Spokeo ou Pipl aujourd'hui, qui réunissent toutes sortes de données présentes sur le Web -  contributions politiques, notes de blogs, vidéos, commentaires, listes de biens immobiliers et albums photo. De plus en plus, ces agrégateurs hiérarchiseront les réputations publiques et privées, comme le fait le nouveau site Unvarnished («sans vernis»), ce marché de la réputation où l'on peut rédiger des articles anonymes sur n'importe qui. Dans le monde du Web 3.0, prédit Fertik, les gens seront jugés, évalués et notés en fonction non pas de leur solvabilité mais de leur sérieux en tant que bons parents, bons petits amis, bons employés, bons baby-sitters ou bons assurés. [...]

En septembre 2008, Google décidait de  faire tomber dans l'anonymat toutes les recherches effectuées depuis plus de neuf mois. Et il existe déjà des applications de confidentialité à petite échelle qui proposent de faire disparaître les données. L'application TigerText permet aux expéditeurs de SMS de leur attribuer une durée limitée allant d'une minute à trente jours, au-delà de laquelle le message disparaît des serveurs de la société qui l'héberge et donc des téléphones de l'expéditeur et du destinataire.

«BoOks», nouvelle formule

Avec un dossier sur Facebook et autres réseaux sociaux intitulé «500 millions d'amis», le «Books» nouveau est arrivé. Inchangé sur le fond, mais de format réduit, de façon à rendre plus faciles le positionnement en kiosque, la lecture et le transport dans les sacs et les cartables. Deux rubriques font leur apparition. L'une, «Lu d'ailleurs», est consacrée à la critique d'un livre français, mais par un auteur étranger: c'est que «Books» a toujours préféré à la vie intellectuelle hexagonale le grand vent du large et les échos venus de loin.

On découvrira ainsi l'éclairage porté aux mémoires de guerre de Gaulle par le politologue britannique Sudhir Hazareesingh. Titré «De Gaulle entre Chateaubriand et Astérix», cette simple et brillante démonstration rendrait  presque ridicule la pétition signée le 15 mai dernier par le Snes par pour barrer au général le programme de Terminale.
L'autre rubrique s'installe en fin de numéro. «Le mot qui manque» présentera chaque mois  un mot étranger dont il n'existe pas d'équivalent français. L'idée est venue d 'Alberto Manguel et de Daniel Pennac, lequel ouvre ce grand bal lexical avec un adjectif yiddish: Ferklempt,  qui signifie  être ému et parfois au bord des larmes pour une raison inconnue.  Daniel Pennac qui désormais n'a plus mal à la tête la veille d'un Noël ou d'un anniversaire: il a déjà abonné dix-huit personnes à «Books». «Books»? La bonne idée pour un cadeau...

 

Anne Crignon

 

En kiosque le jeudi 30 septembre. 6,50 euros.

Des chercheurs de l'Université de Washington sont en train de développer une technologie baptisée Vanish, qui programme l'«autodestruction» des données électroniques au bout d'un certain temps. Au lieu de compter sur Google, Facebook ou Hotmail pour supprimer les données stockées «dans le nuage» - en d'autres termes, sur leurs serveurs respectifs -, Vanish crypte les données puis «détruit» la clé de cryptage. Pour les lire, votre ordinateur doit reconstituer la clé à partir des différentes pièces, mais celles-ci «s'érodent» ou «rouillent» avec le temps, et au-delà d'un certain stade, le document devient illisible. Selon Tadayoshi Kohno, l'un de ses concepteurs, Vanish peut fournir des dates d'expiration pour les e-mails mais aussi pour n'importe quelle donnée stockée dans le nuage, y compris des photos, du texte ou n'importe quel autre élément posté sur Facebook, Google ou sur un blog.

Selon Kohno, Facebook pourrait parfaitement appliquer ce système de dates d'expiration sur sa plate-forme, par exemple en faisant disparaître par défaut nos données après trois jours ou trois mois. Jusqu'ici, toutefois, Zuckerberg, est plutôt allé dans l'autre sens - vers la transparence plutôt que la confidentialité. Pour défendre sa décision de rendre publiques par défaut les informations de votre profil sur vos amis et votre situation amoureuse, Zuckerberg a soutenu en janvier 2010 que Facebook se devait de refléter les «normes sociales actuelles», qui favorisent l'ouverture plutôt que la confidentialité. «Les gens se sont non seulement habitués à partager plus d'informations mais à le faire plus ouvertement et avec davantage de monde. La norme sociale a évolué avec le temps», a-t-il déclaré.

Tous les  usagers de Facebook ne sont pas de cet avis. Selon une étude de l'université de Berkeley en Californie, publiée en avril 2010, une majorité de jeunes âgés de 18 à 22 ans pensent qu'il devrait exister des lois obligeant les sites à effacer les données stockées sur les personnes (88 %) et donnant à chacun le droit de connaître toutes les informations détenues à son sujet (62 %). Et une autre enquête a récemment montré que les 18-29 ans se préoccupaient davantage de leur profil virtuel que leurs aînés. Vigilants, ils suppriment les commentaires indésirables, retirent leur nom des photos taguées et s'autocensurent, car ils comprennent mieux désormais les dangers d'une transparence excessive.

J. R.

texte paru dans le«New York Times Magazine»
le 19 juillet 2010.
Traduit par Hélène Hiessler.

(1) Le Premier amendement de la Constitution américaine.

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 20:13

J'observe, fascinée, le développement des idées autour de l'ebook. C'est un merveilleux champ de possibles qui s'ouvre.

Je vous invite à lire l'article suivant assez exhaustifs que la question et surtout, foisonnant de liens :

 

http://lecture.cafeduweb.com/lire/12048-les-futures-livre.html

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