Quand on demandait à Churchill d'où il tenait sa forme, il répondait : "No sport" ! Mais il écrivait beaucoup.
Pas besoin d'ordonnance
Le lundi 22 septembre 2014 à 12:29:41 -
Ce qui ne tue pas rend plus fort : écrire peut sembler difficile, mais le jeu en vaut la chandelle. Une pratique régulière d'écriture permettrait de lutter efficacement contre toutes sortes d'agressions physiques, ou encore d'accélérer la guérison ou le rétablissement suite à une opération. 15 à 20 minutes d'écriture quotidienne, sans soucis pour le thème ou même l'orthographe, permettraient d'observer des résultats.
(Toshiyuki IMAI, CC BY-SA 2.0)
Autant prévenir : la technique ne fonctionne pas avec l'écriture des thèses et autres mémoires. En effet, le Dr James W. Pennebaker, professeur au sein du Département de Psychologie de l'Université du Texas, à Austin, recommande d'écrire sur les événements personnels, notamment ceux qui ont généré de fortes doses de stress ou d'inconfort.
« Quand les gens ont l'opportunité d'écrire sur des événements à forte charge émotionnelle, ils constatent souvent une amélioration de leur état de santé », assure-t-il. « Ils se rendent moins souvent chez le docteur. Leurs fonctions immunitaires se modifient. S'ils sont étudiants, leurs résultats scolaires s'améliorent », détaille Pennebaker.
Ce qui pourrait ressembler à une bonne vieille séance d'autoconviction se trouve toutefois renforcé par des observations menées dans le milieu médical. En 2013, une équipe de médecins néo-zélandais a tenté l'expérience : 49 adultes en bonne santé, âgés de 64 à 97 ans, furent invités à écrire pendant une vingtaine de minutes, 3 jours par semaine, sur leur quotidien ou les problèmes qui les affectaient.
Après deux semaines d'arrêt, ils subirent tous une légère incision au bras, et la cicatrisation fut observée au cours des 21 jours qui suivirent. Le 11e jour, 76 % des individus du groupe des écrivains avaient cicatrisé, contre 42 % chez les patients qui ne s'étaient pas prêtés aux séances d'écriture. L'explication résiderait dans l'hormone connue sous le nom de cortisol, qui permet de libérer de l'énergie à partir des réserves de l'organisme. Cependant, il retarde également la cicatrisation, et des émotions fortes ou perturbantes génèrent une surproduction de cette hormone. À l'inverse, l'écriture, parce qu'elle favorise la relativisation d'un événement, en contrôlerait la production.
À cet effet physiologique s'ajouterait un sommeil plus réparateur pour les patients-écrivains, auquel l'écriture ne serait pas étrangère non plus. Des patients victimes d'asthme, du SIDA ou d'un cancer auraient eux aussi observé une hausse de la qualité de vie suite à des séances d'écriture.
Pour revenir aux conseils du Dr Pennebaker, les séances d'écriture doivent, selon lui, s'étaler sur 15 à 20 minutes, et l'auteur ne doit pas s'inquiéter des fautes de syntaxe ou d'orthographe, mais seulement d'une attention constante. Si besoin, le texte peut être détruit à la fin de la séance, et n'est pas destiné à être lu par un tiers.