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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 17:54

Je me souviens d'un salon du Livre à Montpellier où je présentais Marco Polo. Le libraire m'avait assise à côté de Roger Hanin qui publiait un roman. Il emplissait l'espace de sa présence. En même temps, il était très abordable, chaleureux. Il s'était offusqué de badauds qui venaient le photographier comme ça, comme on s'arrête devant une statue, sans s'approcher. Il s'était mis en colère en tonnant : "Vous pourriez demander, je ne suis pas un monument en pierre quand même !"

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 14:36

C'est toujours intéressant de connaître la cuisine d'un auteur, de savoir ce que cachent les coulisses de ses livres.

Virginie Despentes l'a confié au Magazine Littéraire du mois de janvier 2015. Je retiens les doutes terribles qui l'habitent après le premier jet.

 

" J'écris d'un jet et je relis beaucoup. Comme dans le montage d'un film, tu mets toutes les scènes côte à côte et c'est l'"ours" et tu travailles à partir de ce matériel. Au début, c'est illisible, et ça me donne envie de mourir, mais après ça s'articule. Je déplace, j'inverse, cherche où commence la scène, à quel moment le plan s'essouffle... Dans ce livre, les chapitres sont conçus comme des épisodes de série. D'ailleurs, écrire un deuxième tome de Vernon Subutex (il y en aura peut-être un troisième), c'est comme construire une nouvelle saison. Je pense que les séries nous feront perdre plus de lecteurs que le cinéma parce qu'elles prennent beaucoup de temps et remplissent la fonction de la narration."

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 08:46

Je ne sais pas vous, mais moi, depuis le 7 janvier, je n'arrive plus à m'y (m'en?) remettre. Je devais reprendre mon manuscrit, m'attaquer à la première réécriture et rien, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me replonger dans l'ambiance de mon texte, dans son univers. Je suis comme coincée dans un autre univers, de violence et de peur. Ce n'est évidemment pas ce que les Américains appellent le "writer"s block". Du moins, pas dans le sens classique du terme. Mais le résultat est le même. Tant pis. J'attends que ça passe. J'ai appris avec le temps à devenir plus philosophe, à ne pas lutter contre le courant. Alors, j'attends. Je suis "celle qui attend" (une excellente nouvelle de Ray Bradbury, "Celui qui attend)

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 11:40

L'INA a exhumé quelques vidéos des grands noms de Charlie Hebdo. Une autre occasion de rendre immortels les dessinateurs qui participèrent à faire rire, sourire, et désacraliser la bêtise.

 

 

Charb

2012 : « Je ne vois pas comment je pourrais vivre dans un pays où je ne pourrais plus rire de tel sujet parce qu'il y a un risque »

 

 

 

 

 

Wolinski

1968 : « Il n'y aurait pas d'humour si tout le monde était intelligent » 

 

 

 

 

 

2000 : Portrait http://www.ina.fr/video/CAB00020151

 

Tignous

1999 : « Si en vieillissant je deviens mou du bide, il y aura toujours des jeunes qui arrivent, les nouveaux seront toujours aussi virulents » 

 

 

 

 

 

Cabu

1993 : « De temps en temps on fait un peu réfléchir »,  « Il faut essayer de faire chaque jour une fête » 

 

 

 

 

 

2012 : Portrait http://www.ina.fr/video/468687300102

 

Bernard Maris

2007 : « L'insécurité est un moyen de maintenir les gens sous la botte » 

 

 

 

 

 

1995 : Portrait http://www.ina.fr/video/TLC9601010097/

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 10:45

Voilà, j'ai écrit un manuscrit en 10 semaines. Ce n'était même pas un défi. Certes, je n'ai que 111 000 signes mais c'est déjà un début dans la mesure où le manuscrit est achevé. J'ai une histoire complète sinon aboutie.

La seule contrainte que je m'étais fixée était d'écrire (presque) tous les jours. J'écrivais sans réfléchir à la qualité ni à la quantité. A vrai dire, je ne suis pas satisfaite de ce premier jet, ce qui n'est guère étonnant. J'admire les auteurs qui arrivent à écrire d'un coup. J'en suis incapable. Il me faut des mois et des mois de réécriture pour parvenir à un résultat que je trouve pas mal.

Comme toujours, avant de me lancer dans l'écriture elle-même, j'ai rédigé un plan, un synopsis détaillé de chaque scène. C'est ainsi que j'ai pu avancer sans interruption jusqu'à la fin de l'histoire. Je ne me posais pas de question sur la prochaine scène à écrire. En amont, j'avais travaillé mes personnages. Je me rends compte à l'issue de cette première version que je ne les ai pas assez travaillés. J'ai alors entrepris de m'y atteler de nouveau. J'ai repris ma grille de création de personnage et je l'ai complétée. En fait, ce n'est pas tout à fait vrai, de nombreuses questions sont apparues, mais qui me permettent tout de même de mieux cerner mes personnages. Du coup, des idées nouvelles sont nées de cet approfondissement, notamment sur la structure que j'ai remaniée.

Cette expérience illustre les allers-retours permanents dont je parle dans mes ateliers. L'écriture n'est pas un long fleuve tranquille mais au contraire un fleuve où se succèdent les rapides, les cascades et les moments de calme absolu où l'on est obligé de ramer pour avancer.

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28 novembre 2014 5 28 /11 /novembre /2014 17:38

 

Après les bienfaits de l'écriture, voici que l'on nous met à l'honneur ceux de la lecture. J'ajouterais juste une chose : si et seulement si lire est un plaisir !

Tout ce que la lecture peut apporter, pour un corps sain

 

Le Monde, samedi 19 juillet 2014 à 10:18:44 -

 

Pour inciter à la lecture, tous les arguments sont bons. Alors pourquoi ne pas mettre en avant, pour une fois, les bienfaits physiques et mentaux apportés par le déchiffrage de quelques pages ? La National Reading Campaign, opération de promotion de la lecture au Canada, alliée à CBC Books, a ainsi rassemblé quelques données physiologiques.

 


La National Reading Campaign mène ses activités depuis 2008, année de sa création par un groupe de volontaires. Pendant 4 ans, ces derniers ont mené des actions locales à Toronto, Montréal ou Vancouver, avant de changer leur alliance en organisation à but non lucratif. La création du National Reading Plan a suivi, avec pour objectif un accès à la lecture pour tous.

 

Dans les colonnes d'une infographie, l'organisation réunit quelques statistiques : la lecture faciliterait la bonne santé, l'empathie et la santé mentale, quand 6 minutes de lecture seulement réduiraient le stress de 60 %. Mangez, Lisez ? Sur ce dernier point, la lecture serait plus efficace que le jeu vidéo, la marche, le thé ou la musique, pour calmer les nerfs.

 

Enfin, conséquence logique de l'empathie, les lecteurs sont plus enclins à effectuer des dons d'argent ou de temps, à travers des associations caritatives. À mettre en pratique, bien sûr.

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 17:33

Quand on demandait à Churchill d'où il tenait sa forme, il répondait : "No sport" ! Mais il écrivait beaucoup.

Je reprends son adage car une très sérieuse étude le montre :

Pas besoin d'ordonnance

 

Le lundi 22 septembre 2014 à 12:29:41 -

 

Ce qui ne tue pas rend plus fort : écrire peut sembler difficile, mais le jeu en vaut la chandelle. Une pratique régulière d'écriture permettrait de lutter efficacement contre toutes sortes d'agressions physiques, ou encore d'accélérer la guérison ou le rétablissement suite à une opération. 15 à 20 minutes d'écriture quotidienne, sans soucis pour le thème ou même l'orthographe, permettraient d'observer des résultats.

 


In writing

(Toshiyuki IMAI, CC BY-SA 2.0)

 

 

Autant prévenir : la technique ne fonctionne pas avec l'écriture des thèses et autres mémoires. En effet, le Dr James W. Pennebaker, professeur au sein du Département de Psychologie de l'Université du Texas, à Austin, recommande d'écrire sur les événements personnels, notamment ceux qui ont généré de fortes doses de stress ou d'inconfort.

 

« Quand les gens ont l'opportunité d'écrire sur des événements à forte charge émotionnelle, ils constatent souvent une amélioration de leur état de santé », assure-t-il. « Ils se rendent moins souvent chez le docteur. Leurs fonctions immunitaires se modifient. S'ils sont étudiants, leurs résultats scolaires s'améliorent », détaille Pennebaker.

 

Ce qui pourrait ressembler à une bonne vieille séance d'autoconviction se trouve toutefois renforcé par des observations menées dans le milieu médical. En 2013, une équipe de médecins néo-zélandais a tenté l'expérience : 49 adultes en bonne santé, âgés de 64 à 97 ans, furent invités à écrire pendant une vingtaine de minutes, 3 jours par semaine, sur leur quotidien ou les problèmes qui les affectaient.

 

Après deux semaines d'arrêt, ils subirent tous une légère incision au bras, et la cicatrisation fut observée au cours des 21 jours qui suivirent. Le 11e jour, 76 % des individus du groupe des écrivains avaient cicatrisé, contre 42 % chez les patients qui ne s'étaient pas prêtés aux séances d'écriture. L'explication résiderait dans l'hormone connue sous le nom de cortisol, qui permet de libérer de l'énergie à partir des réserves de l'organisme. Cependant, il retarde également la cicatrisation, et des émotions fortes ou perturbantes génèrent une surproduction de cette hormone. À l'inverse, l'écriture, parce qu'elle favorise la relativisation d'un événement, en contrôlerait la production.

 

À cet effet physiologique s'ajouterait un sommeil plus réparateur pour les patients-écrivains, auquel l'écriture ne serait pas étrangère non plus. Des patients victimes d'asthme, du SIDA ou d'un cancer auraient eux aussi observé une hausse de la qualité de vie suite à des séances d'écriture.

 

Pour revenir aux conseils du Dr Pennebaker, les séances d'écriture doivent, selon lui, s'étaler sur 15 à 20 minutes, et l'auteur ne doit pas s'inquiéter des fautes de syntaxe ou d'orthographe, mais seulement d'une attention constante. Si besoin, le texte peut être détruit à la fin de la séance, et n'est pas destiné à être lu par un tiers.

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14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 17:11

Il est temps que je fasse cet aveu. Cela fait plus de vingt ans que je suis comme ça. Avant même que l'on en parle, avant même que cela soit aussi facile de le pratiquer. Voilà, je suis une écrivain fan de nail art. Oui, cela fait deux décennies que je peins mes ongles, que je les décore de toutes les façons possibles. Et pendant que ça sèche, j'écris sur mon ordinateur.

Aujourd'hui, le problème est la longueur des ongles. Là, je suis arrivée à la limite de ce que mon vieux clavier peut supporter. Je dois limer. Ou acheter un clavier à touches plates (ça a un nom je crois). Bon, je vais limer. Et retourner à ma réécriture.

20140606_083303.jpg

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 16:08
Vous êtes nombreux-ses à me demander mes dates d'atelier.
Voici le prochain stage où je vous prodiguerai quelques clefs (à molette, anglaise, de contact, de chambellan, et autres clefs de voûte) pour ouvrir davantage de portes d'écriture.
Raconter ou montrer : les clefs pour écrire
Roman, scénario, conte, nouvelle, poésie.
- choisir s'il faut raconter ou montrer, 
- apprendre comment raconter ou montrer
- creuser les effets de style en racontant ou en montrant
Dimanche 6 juillet 2014, 10h-17h (1h de pause pour déjeuner en auberge espagnole)

Stage d'écriture à Cuq-Toulza (81) dans le cadre enchanteur de la maison-atelier de Lisa Li, auteur et comédienne en résidence.
Envoyez-moi un mail si vous êtes intéressé-e.
Maison-Lisali.jpg
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 13:38

Lola Lafon nous donne à revivre une époque révolue, celle de l'émerveillement devant Nadia Comaneci, gamine progieuse à laquelle les petites filles du monde entier rêvaient, et la guerre froide, avec ses certitudes rassurantes qui dessinait le bien et le mal en bleu et en rouge.

Je reprends une réflexion qu'elle a à propos de son écriture :

 

Inclure des passages sur la Roumanie dans le roman, ça ne s’est pas décidé tout de suite, ça a pris plusieurs mois. "J’étais en Roumanie pour écrire. Quand je voyais mes amis là-bas, ce qu’ils me racontaient me semblait tellement contredire ma documentation que je l’ai mis en scène. Moi j’étais armée avec tous mes bouquins et je rencontre des gens de moins de 30 ans qui n’ont pas vraiment vécu cette époque et qui en ont une nostalgie incroyable. On a toujours la nostalgie de son enfance, mais surtout ils en bavent tellement aujourd’hui. Ils me disent «moi mes parents ils partaient en vacances, ils allaient au resto, nous on doit payer nos études et on n’a pas les moyens, on peut pas sortir de toutes façons parce qu’on n’a pas d’argent». Il y a un énorme H&M au centre de Bucarest, j’ai l’impression qu’il est tout le temps vide. Ces propos venaient contredire la narratrice, c’est vraiment la mise en scène du processus d’écriture. La confrontation entre la documentation et le réel. Et la voix de Nadia, c’est un peu la mienne. Je lui prends la main."

 

En effet, à la lecture de l'échange entre la narratrice-auteur et Nadia, on a l'impression de décrypter les contradictions et les allers-retours du processus d'écriture.

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