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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 16:18

"Les eaux de Mars, la promesse de vie..."

Georges Moustaki vient de rejoindre le firmament des poètes, aux côtés de Brassens, Brel, Barbara, et tous ceux dont le nom comme par toutes les autres lettres de A à Z.

On l'envierait presque...

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 13:49

Je viens de voir le docu-fiction sur les Krafft, "Face au volcan tueur", que j'ai trouvé très bien. Le mélange docu et fiction est une réussite. Le sujet m'a d'autant plus touchée que j'ai travaillé avec les Krafft dans mes jeunes années. Ils étaient formidables, dotés d'un enthousiasme hyper-communicatif. Ils croquaient la vie à belles dents et ils m'avaient dit que leur plus belle mort serait de périr sur un volcan. Quand j'ai appris leur disparition, je me suis consolée en me disant que c'est ainsi qu'ils l'auraient souhaitée.

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 22:54

Entendu aujourd'hui en atelier dans la bouche d'élèves : "J'ai fini, c'est parfait. Je ne réécris pas !"

Une certitude ? 

Non, une forme de mur érigé au long des années et des pensées en prêt-à-porter.

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 19:06

Entendu sur France 3 au JT : "Comment a-t-elle pu passer inaperçue, et ceci au vu de tous?"

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 19:07
La barbe ne fait pas le philosophe... les habits de contes de fées, si !
Le Monde.fr | 25.12.2012 à 14h18Par Sophie ChassatDes bottes de sept lieues, une peau d'âne, une robe de bal faite d'or, d'argent et de pierres précieuses, d'autres toilettes couleur du temps, de la lune ou du soleil, une ceinture qui fait frémir quiconque la voit : dans les contes de fées, les vêtements sont, pour le protagoniste, d'une importance capitale. Quand il les revêt, il échappe à bien des dangers et devient héros ou héroïne, prince ou princesse, heureux ou heureuse. En suivant l'hypothèse de Bruno Bettelheim(1903-1990) selon laquelle il y a une "utilité de l'enchantement", demandons-nous ce que ces habits nous disent et nous apprennent sur nous-mêmes et sur le sens de la vie...

"UTILITÉ DE L'ENCHANTEMENT"

D'après l'auteur de Psychanalyse des contes de fées (ouvrage dont le titre anglais original est : The Uses of Enchantement), les contes ne livrent pas uniquement le plaisir d'une belle histoire, mais aussi une leçon sur le sens de l'existence : malgré les épreuves qu'elle peut réserver (difficultés objectives ou mal-être intérieur), la vie est belle, le merveilleux peut advenir au sein du quotidien et tout est toujours bien qui finit bien.

Le message est simple : "La lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable et fait partie intégrante de l'existence humaine, mais, si au lieu de se dérober, on affronte fermement les épreuves inattendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles et on finit par remporter la victoire", écrit ce psychiatre et psychanalyste américain d'origine autrichienne, qui a connu l'épreuve des camps de concentration nazis.

Dans les contes, cette "victoire" se conquiert souvent à l'aide d'objets magiques ou grâce à des personnes rencontrées par un "heureux hasard". Les vêtements sont également de précieux adjuvants de cette quête du sens : leur rôle symbolique n'est cependant pas relevé ni thématisé comme tel par Bettelheim. Tentons un petit passage en revue de leurs différents apports. Pour le plaisir – en cette période de fêtes de fin d'année – de relire quelques histoires utilement enchanteresses...

 

Catherine Deneuve dans Peau d'âne, film de Jacques Demy (1970)

 

LE VÊTEMENT PROTECTEUR

Le vêtement a d'abord une vertu protectrice, il est une enveloppe rassurante. Ainsi la peau d'âne éponyme du conte de Perrault permet-elle à la jeune princesse d'échapper aux désirs fous et incestueux de son père. Pouvoir se cacher – et aussi se montrer, la cassette pleine de beaux habits qui suit Peau d'âne le rappelle – quand bon nous semble, voilà ce que permettent en premier lieu les vêtements.

[C'est la marraine de Peau d'âne qui parle] :

"– Que faites-vous, ma fille ?, dit-elle voyant la princesse déchirant ses cheveux et meurtrissant ses belles joues ; voici le moment le plus heureux de votre vie. Enveloppez-vous de cette peau, sortez de ce palais, et allez tant que terre vous pourra porter : lorsqu'on sacrifie tout à la vertu, les dieux savent en récompenser. Allez, j'aurais soin que votre toilette vous suive partout : en quelque lieu que vousvous arrêtiez, votre cassette où sont vos habits et vos bijoux suivra vos pas sous terre (...)." (Peau d'âneCharles Perrault)

 

Cendrillon transfigurée, version Walt Disney (1950)

 

TRANSFIGURER ET PERMETTRE LA RECONNAISSANCE

Elle a de "méchants habits" et dort dans la cendre – ce qui n'arrange pas l'état de ses nippes. Mais, comme Peau d'âne, Cendrillon a une marraine bienveillante qui, d'un coup de baguette magique, la revêt d'une robe sublime. L'habit la transfigure, mais la révèle aussi, permettant sa reconnaissance par les autres qui la "voient"enfin.

"La fée dit alors à Cendrillon :
     - Hé bien, voilà de quoi aller au bal, n'es-tu pas bien aise ?
     - Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilains habits ?
Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de draps d'or et d'argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de verre, les plus jolies du monde. (...) Le fils du roi qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie : il se fit alors un grand silence ; on cessa de danser, et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n'entendait plus qu'un bruit confus : 
'Ha, qu'elle est belle !'
"
(Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre, Charles Perrault)

 

Le Petit Poucet dérobe les bottes de sept lieues à l'ogre endormi (gravure de Gustave Doré)

 

 MAGIQUE ET PERFORMATIF

 Il y a évidemment les vêtements véritablement magiques, appelés parfois dans les contes "vêtements fées" – ainsi les bottes de sept lieues que le Petit Poucetdérobe à l'ogre endormi. Les plus intéressants sont cependant les habits qui, sansavoir de pouvoir magique intrinsèque, produisent pourtant le même effet que s'ils en avaient un. On peut, pour cette raison, les appeler "performatifs" : ils ne servent pas qu'à se vêtir, ils produisent un effet, fonctionnent comme une action (est performatif, un énoncé, un geste ou un objet qui, en plus de sa fonction habituelle, fait quelque chose).

Telle est la ceinture que le Vaillant Petit Tailleur se fabrique au début du récit et sur laquelle il brode cette formule "Sept d'un coup", après avoir tué sept... mouches ! Dès lors, tous ceux qui lisent cette formule sur la ceinture qu'il arbore fièrement pensent avoir affaire à un terrible guerrier capable de tuer d'un coup sept... hommes, monstres, géants – qui sait quoi de plus terrible encore ? De l'esbroufe, dites-vous ? Pas du tout, car, au court de l'histoire, le Petit Tailleur devient ce que la ceinture promettait, à savoir "vaillant", tuant moult géants et bêtes féroces. L'habit renforce l'estime de soi et amène à se dépasser. Alors, la morale des contes de fées est-elle que les habits ne nous apportent que du bon ?

"Et en grande hâte, le petit tailleur se coupa une ceinture, la cousit et y broda en grandes lettres : 'Sept d'un coup !' (...) La tailleur se noua la ceinture autour du corps et décida d'aller courir le vaste monde, parce qu'il pensait que son atelier était trop petit pour sa bravoure. (...) Pendant qu'il dormait, des gens arrivèrent, le regardèrent sur toutes les faces et lurent sur sa ceinture : 'Sept d'un coup !' - 'Ah, dirent-ils, que vient faire ici ce grand guerrier, en pleine paix ? Ce doit être un puissant seigneur.'
Ils allèrent rapporter la chose au roi et lui dirent qu'au cas où la guerre éclaterait, ce serait là un personnage important et utile qu'il ne fallait laisser partir à aucun prix." (Le Vaillant Petit Tailleur, les frères Grimm)

 LA MISE À NU DE LA LOGIQUE DU VÊTEMENT

Non, car la passion de l'habit poussée à outrance supprime tous les apports bénéfiques du vêtement et le fait dès lors littéralement disparaître... Leçon du si profond conte d'Andersen, Les Habits neufs de l'empereur"Il y a bien des années vivait un empereur qui aimait tant les beaux habits neufs qu'il dépensait tout son argent pour être bien habillé." Deux escrocs passent par là, promettent aufashionisto royal l'habit le plus précieux du monde, à l'étoffe si subtile que les imbéciles et les incompétents ne peuvent pas la percevoir. Evidemment, les deux compères cousent dans le vent et personne n'ose dire au roi que l'habit qu'il vient de revêtir n'existe pas ! Sauf un enfant qui s'écrie que le roi, fashion victim avant l'heure, est... nu ! Nudité qui met à nu la logique du vêtement, laquelle dégénère dès que celui-ci n'est plus désiré que pour lui-même, et pas comme moyen pour autre chose...

"Puis l'empereur défila sous son dais magnifique, et tout le monde, dans la rue et aux fenêtres, disait :
  – Mon Dieu, comme les habits neufs de l'empereur sont extraordinaires ! Comme la traîne en est ravissante ! Comme elle est du plus bel effet ! Nul ne voulait laisserparaître qu'il ne voyait rien, sinon c'était le signe qu'il exerçait mal son emploi ou qu'il était stupide. Jamais les habits de l'empereur n'avaient connu un tel succès.
  – Mais il est tout nu ! dit un petit enfant."
 (Les Habits Neufs de l'empereur, Andersen)

Sophie Chassat

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 13:06

Depuis que Jean-Marc Ayrault a traité Gérard Depardieu de "minable", la polémique devient une affaire d'Etat...

"Cyrano de Bergerac" avec Gérard Depardieu, sorti en 1990 © DR

Je comprends la colère des uns et des autres, mais eu égard à la carrière de notre Gérard Depardieu national, notre premier ministre n'aurait-il pas pu user de termes moins banals, moins triviaux... Car Gégé, tout de même, au cinéma ou à la télé, c'est Obélix, c'est Danton, c'est Rodin, c'est Jean Valjean, c'est Balzac, c'est le comte de Monte-Cristo, c'est Cyrano... Ah, Cyrano... Et Gérard lui-même aurait pu, pour répondre à Jean-Marc Ayrault, emprunter à nouveau la plume d'Edmond Rostand...

"Minable... Vous avez dit minable...

Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !


On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...


En variant le ton, — par exemple, tenez" :

Agressif : "Moi, monsieur, en ayant tant gagné,

Je verrais de bon cœur que l'on me prélevasse..."

Amical : "S'il vous plaît, donnez-nous quelques liasses,

Pour boucler ce budget qui tant nous handicape"

Descriptif : "Vous le roi, vous le roc, vous le pape

Du cinéma français, vous êtes ridicule..."

Curieux : "Pourquoi donc avez-vous fait ce calcul

De croire qu'en Belgique on ne paie pas d'impôt ?"

Gracieux : "Aimez-vous à ce point les oiseaux

Qu'un beau jour de décembre vous les imitâtes

Et vers l'Outre-Quiévrain de peur vous envolâtes ?"

Truculent : "Ça, monsieur, lorsque vous déclarez

Vos revenus de l'an, il vous faut ajouter

A votre formulaire des monceaux de papier"

Prévenant : "Gardez-vous, à ce point surtaxé,

De ne point confondre imposition et vol..."

Tendre : "Vous qui aimez les produits viticoles

Boirez pour oublier cet impôt qui vous tanne"

Pédant : "Pour une fois soyez donc gentleman

Cessez vos jérémiades et vos constants pathos

Sinon vous finirez en cul de basse-fosse"

Cavalier : "Quoi, l'ami, l'impôt est à la mode

Pour financer l'Etat, c'est vraiment très commode"

Emphatique : "N'as-tu pas, toi l'acteur magistral,

Honte de devenir un exilé fiscal ?"

Dramatique : "Oui, car c'est à blanc que l'on vous saigne..."

Admiratif : "Vous aimeriez que l'on vous plaigne..."

Lyrique : "Ne raisonnez donc pas comme Harpagon..."

Naïf : "Mais dites donc, ça paye d'être vigneron..."

Respectueux : "Souffrez, monsieur, qu'on vous salue,

Car d'aussi riches, il y a bien peu d'individus..."

Militaire : "Rendez les armes, fifty-fifty..."

Pratique : "Vous auriez du jouer à la loterie

Car vous savez bien qu'on n'impose pas les lots"

Enfin, parodiant Cahuzac en un sanglot...

"La voilà donc cette star qui n'a de cesse de mettre

Son fric à l'étranger, il en rougit, le traître...

Voilà ce qu'à peu près, Ayrault, vous m'auriez dit

Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit...

Mais de lettres, vous n'avez que les trois qui nous disent... ISF..."

Bon, Cyrano m'a fatigué, je vais me recoucher...

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 22:44

Rencontre avec Pascal Quignard. Passionnant. Forcément, ça donne envie d'écrire. Il a un regard profond, intense. Comme est sa parole.Et humour et simplicité.

Une tempête vivifiante.

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 13:59

En cette rentrée littéraire, une bataille juridique se livre entre un auteur et son éditeur. Le fait est suffisamment rare pour être souligné. On retrouvera à partir du lien ci-dessous les arguments des uns et des autres :

http://www.actualitte.com/justice/droit-de-reponse-affaire-dantec-l-avocat-repond-a-actualitte-36487.htm

Les faits sont simples: Maurice Dantec a cherché à empêcher la parution de son dernier ouvrage "Satellite sisters". Le tribunal l'a débouté même si la validité du contrat reste à étudier par le juge.

Un point m'étonne particulièrement : comment se fait-il que Maurice Dantec n'use pas, en l'espère, de l'exercice de son droit moral, incessible et inaliénable ? 

Plusieurs procès fameux ont montré l'utilisation que pouvaient en faire des héritiers : Angelica Huston au nom de son père qui s'est opposée à la colorisation de "Asphalt jungle" et a gagné, ou encore le descendant de Victor Hugo qui a obtenu gain de cause.

Ci-dessous un lien de la SGDL qui explique les tenants et aboutissants du droit moral :

http://www.sgdl.org/la-documentation/les-dossiers/205

En littérature, un auteur peut demander à son éditeur de mettre un autre nom sur la couverture du livre, demande à laquelle l'éditeur ne peut se soustraire.

De même, En cinéma, un auteur peut facilement faire retirer son nom ou prendre un pseudonyme si, par exemple, il ne reconnaît pas son travail dans l'oeuvre finale.

Dans le cas de Maurice Dantec, dans la mesure où il est connu, ainsi que le titre de ses livres à venir, il aurait peut-être fallu changer le titre également. Le problème de l'éditeur est perdrait le bénéfice de la renommé de son auteur. On comprend qu'il ne soit pas prêt à y renoncer.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 18:57

Le site Actualitté publie un article sur l'autoédition que je reproduis ci-dessous.

Aux questions soulevées, je voudrais ajouter quelques commentaires et observations.

Il y a une dizaine d'années, Stephen King a lui-même tenté l'autoédition par le web (sans version papier). Echec. Il est retourné à son éditeur traditionnel, bien soulagé de retrouver sa poule aux oeufs d'or. Pour la plupart des auteurs du monde entier, cet échec sonnait comme un avertissement. L'autoédition ne serait pas la solution rêvée de tous les auteurs. Ce serait nié le rôle de l'éditeur. Rôle éditorial pour le regard extérieur indispensable sur l'écriture et les corrections qui en sont l'aboutissement final. Rôle commercial que l'auteur est bien content de lui léguer, avec plus ou moins de succès, certes, mais dans tous les cas, davantage que ce que l'auteur peur réussir tout seul (à de rares exceptions). Ainsi, ce que propose des sites comme Lulu.com n'est rien de moins qu'une édition à compte d'auteur à l'opposé du travail d'un éditeur qui ne demande rien à l'auteur pour prix de son travail à lui.

Il n'en reste pas moins que l'autoédition sur le web est une chance pour les auteurs et les ouvrages qui n'ont pas (encore) trouvé d'éditeur. C'est une occasion d'être lu, même par un nombre restreint, mais dans ce cas-là, l'acte de plublication, de rendre public, prime sur le succès espéré.

Enfin, comparer les marchés américains et français présente les limites de la dimension propre à chacun : 250 millions d'Américains et 60 millions de Français. Comme pour le cinéma ou la chanson, on serait curieux de savoir si un livre écrit en anglais et autoédité trouverait son public Outre-Antlantique. Pour ma part, je n'en connais pas. Si vous, oui, faites-le moi savoir !


 

La dimension numérique dans le domaine de l'autoédition a fait basculer les habitudes et modifié littéralement le paysage américain, dans un premier temps. En attendant que la déferlante prenne également en Europe ? A l'heure de la rentrée littéraire, l'impact des ebooks et de l'autoédition sur l'édition en général n'est plus négligeable. Force est de constater que l'influence de ces deux phénomènes reste actuellement encore très limitée.

Même si depuis un an le paysage numérique francophone a fondamentalement évolué avec l'arrivée de mastodontes comme Amazon, Google eBooks ou encore Kobo, de nombreux indices laissent à penser que la rentrée littéraire 2012 restera anecdotique pour ce qui est du numérique.  

Dans un article du 15 août 2012 publié dans le NYTimes (« The Joys and Hazards of Self Publishing on the Web »), Alan Finder livre une analyse intéressante des conséquences de l'autoédition aux Etats-Unis. Il apparait ainsi que l'autoédition a pu fournir une alternative idéale aux écrivains talentueux et malgré tout découragés de voir leurs manuscrits sans cesse rejetés par les maisons d'édition traditionnelles.

Auparavant, ceux-ci n'avaient pas d'autre choix que d'abandonner leurs textes ou de prendre le risque de les éditer à compte d'auteur. Une situation particulièrement problématique pour les auteurs américains vu le phénomène de concentration des éditeurs qu'on a observé aux États-Unis ces dernières années. En Europe, la situation est légèrement différente car la multitude d'éditeurs change la donne et permet une plus grande production littéraire.

Heureusement, le digital a chamboulé l'équilibre en vigueur dans le milieu de l'édition aux États-Unis, pour le plus grand bonheur des auteurs. A présent, de nombreuses solutions et sociétés se sont développées et permettent aux auteurs existants et en devenir, de partager leurs écrits, de conserver une part plus importante des revenus des ventes d'ebooks et de garder le contrôle de leurs droits numériques.

 

De l'impression à la demande à l'édition (éventuellement assistée) d'un ebook, des solutions existent et permettent à certains écrivains de se distinguer. Néanmoins, à l'exception de quelques très rares succès importants tels que « Fifty Shades of Grey » aux États-Unis (qui était à l'origine une trilogie autoéditée, et dont la renommée planétaire, tant en papier qu'en numérique, est principalement due au travail des équipes de Penguin House), très peu d'écrivains autoédités voient leurs ventes dépasser les 100 à 150 exemplaires ! En Europe, compte tenu de l'état du marché du livre numérique, on parlera plutôt de 20 à 30 exemplaires.

 

Cependant, comme le confirme Mark Coker, fondateur de Smashwords, beaucoup de livres autoédités (tant en papier qu'en numérique) sont avant tout destinés à un cercle restreint d'amis et de connaissances. Et c'est principalement ce public là qui est ciblé par iAuthor, l'outil d'autoédition lancé par Apple il y a seulement quelques mois. Mais pour ceux qui oublient que derrière les grands auteurs se cachent des éditeurs et qui pensent que l'autoédition leur permettra de vendre rapidement des milliers de livres, la déception est souvent au rendez-vous et la facture peut parfois s'avérer salée.

Globalement, on peut distinguer deux sortes de solutions d'autoédition :

  • l'autoédition « de base » qui reprend bien évidemment celle dans laquelle on inclut non seulement l'édition à compte d'auteur (papier), et son versant numérique tel que développé par Amazon avec le Kindle Direct Publishing ou encore son équivalent chez Apple, iBook Author. Ces deux outils ne nous semblent néanmoins pas optimaux car ils ne permettent qu'une distribution limitée au réseau Amazon et Apple et les formats ebooks que vous aurez au final ne permettront pas une lecture sur tous les supports (le mobi d'Amazon nécessitera un Kindle ou l'installation d'une application Kindle ; alors que l'ePub généré par iBooksAuthor devra être créé sur un iPad ou un Mac et ne pourra pas être lu sur une liseuse (Sony, Kobo ou autre) ou une tablette autre que l'iPad (à cause des fonctionnalités d'interactivité incluses dans l'ePub)).
  • l'autoédition assistée, qui regroupe les solutions proposant des services annexes (payants) de relecture, correction, marketing, promotion, PR, social média etc. Dans cette catégorie, Lulu.com et CreateSpace (filiale d'Amazon) semblent loin devant des acteurs tels que TheBookEditionXlibris ou encore Blurb. Au total, il vous en coûtera entre 350$ et 7500$ pour éditer un livre en numérique, en fonction des services que vous sélectionnerez.
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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 19:16

Dans un article paru dans le Point, reproduit ci-dessous, un scientifique oppose les chercheurs aux auteurs et aux intermittents, dans un joyeux amalgame qui n'a rien à voir avec la choucroute. Comme si attaquer le droit d'auteur (et les intermittents) allait résoudre les problèmes des scientifiques.

Ce monsieur omet un détail d'importance : le droit d'auteur est le revenu de l'auteur. Le brevet d'un scientifique est déposé à l'issue d'un travail de recherche durant lequel ledit scientifique a reçu une rémunération de l'organisme qui l'emploie, sous la forme d'un salaire mensuel. Si le scientifique publie un livre sur ses recherches, il recevra alors un droit d'auteur au titre de rémunération pour son oeuvre de l'écrit. 

On le voit, les deux problématiques n'ont aucun rapport entre elles. C'est juste une façon de diviser les citoyens, une habitude que l'on espérait disparue depuis quelques mois.

A l'évidence, ce monsieur est peut-être expert dans son domaine mais n'y connaît pas grand chose en droit et en société.

 

 

Le Point.fr - Publié le 14/09/2012 à 12:50 - Modifié le 14/09/2012 à 13:37

La propriété intellectuelle des découvertes scientifiques est moins protégée que celle des oeuvres. Le professeur Raoult s'insurge.

Nous vivons une révolution politique et économique. Après des siècles de domination liée à ses technologies, le monde occidental fait face à de nouveaux défis. Il est vraisemblable que notre salut viendra de la créativité technologique et scientifique, transformée par des entrepreneurs en produits utiles et exportables. Il est possible, mais improbable, que notre salut vienne des jeux, des artistes et des arts vivants. C'est pourtant ce secteur qu'ont toujours favorisé nos gouvernants successifs.

  Dans le domaine scientifique et technique, la propriété intellectuelle n'est assurée que pendant les 20 ans qui suivent le dépôt du brevet par le chercheur. La validation chez l'homme de la molécule pharmaceutique prend 12 à 15 ans après le dépôt du brevet. L'amortissement des coûts, souvent supérieurs au milliard d'euros, est impossible en cinq ans pour une maladie rare. Si le temps d'exploitation de ces molécules n'est pas allongé, les laboratoires ne développeront plus de médicaments pour des maladies rares, même si elles sont très graves. Par ailleurs, la défense des intérêts de la propriété intellectuelle des inventions est un enjeu essentiel dans la compétition économique mondiale. Le gouvernement et la justice américaine en ont pris toute la mesure, comme on l'a vu dans le conflit Apple-Samsung.

Privilèges

À l'inverse, la propriété intellectuelle des artistes est protégée d'une façon sans rapport avec une quelconque rationalité économique. Les droits d'auteur sont versés aux ayants droit, parfois extrêmement lointains, jusqu'à 70 ans après la mort du créateur ! Le poids de la création artistique française dans les exportations du pays ne justifie pas des privilèges de cette nature, et personne ne peut croire que quelqu'un écrit des chansons, des livres ou des poèmes pour que ses arrière-petits-enfants en tirent un bénéfice.

La loi Hadopi n'a fait qu'aggraver cette anomalie. Par ailleurs, la généreuse protection sociale des intermittents du spectacle plombe les comptes sociaux des travailleurs permanents. Et pendant ce temps, on soumet ceux qui créent des emplois et des entreprises à une supertaxe pour les salaires supérieurs à un million d'euros. À croire que le spectacle et les arts vivants sont le salut de notre pays. Un avenir proche nous le dira...

 

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